Éditeur : Warner Bros Interactive
Développeur : Grasshopper Manufacture
Sortie : 14 juin 2012
COEUR ET TRONÇONNEUSE
Ce n'est un
secret pour personne. Les jeux de Suda 51 sont souvent barrés et poussent le
délire à un niveau extrêmement élevé. Après Killer 7, No More Heroes ou encore
Shadows of the Damned, le génial développeur nippon nous livre un beat'em all
explosif et d'un humour dévastateur. Faites place à Juliet Starling,
une pom-pom girl de 18 ballets que la nature a particulièrement gâté (comprenez par là qu'elle a de gros et jolis poumons). Issue d'une
famille totalement allumée, cette dernière fête son anniversaire. Manque de
bol, c'est le jour qu'on choisit des dizaines de zombies pour attaquer la
ville. Avec Akira Yamaoka à la musique et James Gunn à l'écriture, Lollipop
Chainsaw s'affirme déjà comme l'un des plus grands délires de 2012.
Comme toujours
avec Suda 51, la mise en scène a fait l'objet d'un grand soin. En guise de
séquence d'ouverture, on a le droit à des dialogues savoureux, limite scabreux,
avec Juliet qui nous présente sa chambre, sa famille et son univers. Très
érotique dans sa façon de présenter les choses, on sent que Grasshopper
Manufacture a voulu faire plaisir aux mâles que nous sommes. Poitrine gonflée
bien apparentes, blondinette aux lèvres pulpeuses, mini-jupe, ventre nu, deux
couettes à la Fifi Brin d'Acier en version trash... pas de doute, Lollipop
Chainsaw assume son côté horifico/bariolé sans problème. On assiste à des
phases très drôles, notamment avec Nick, le petit ami de la donzelle, qui se
retrouve pendu à son derrière. Les dialogues sont
souvent très marrants, avec quelques pépites comme "Juliet je t'aime"
sortis de la bouche des zombies ou d'autres paroles nettement plus déplacées.
Au début, on s'éclate comme des petits fous. Et n'essayez pas de regarder sous
sa jupe ou à un autre endroit, elle met sa main pour cacher nos regards de
joueurs pervers (sauf sur les seins, là vous pouvez y aller franco, ça ne gêne
pas la miss, à croire qu'elle aime ça ^^).
En tant que
chasseuse de zombies, Juliet use de ses gambettes pour effectuer mille
cabrioles. Les esquives, ça la connaît ! Ce qui n'est pas un luxe, quand on se
rend compte de la vitesse relative des atrocités qui arpentent les rues. Pour
se défendre et combattre, la bimbo (loin d'être écervelée, quoique...) peut donner des
coups de poings et pieds, mais surtout utiliser une tronçonneuse parfaitement
taillée pour le challenge. Au fil de l'aventure, vous pouvez acheter des combos
supplémentaires en vous rendant dans une boutique prévue à cet effet. Autant
dire que les deniers (des médailles d'or, argent, etc.) que vous croisez en
route sont importants. Lollipop Chainsaw a cette propension à offrir du rythme, parfois assez corsé, même si la difficulté est plutôt bien dosée. On
progresse sans trop d'encombre et c'est un bon point !
Après une balade
au parc et le sauvetage de plusieurs otages (un hélicoptère sillonne la zone et
récupère les personnes secourues), on se dirige vers le lycée de Juliet pour
comprendre ce qui se trame. Techniquement, l'ensemble est nettement plus
travaillé et stable qu'un Shadows of the Damned. Les couleurs resplendissent à
l'écran, les environnements sont variés et destructribles - malgré la
progression très linéaire - et la musique alterne rock pêchu et pop nippone. De
l'or en barre ! Techniquement, en revanche, le jeu accuse son âge et ne se situe pas au niveau des ténors actuels. Rien de grave dans l'absolu, tant c'est l'ambiance qui compte ! Pour donner un côté bande dessinée au jeu, les programmeurs ont
ajouté des tracés noires, entourant à la fois les protagonistes et le décor.
Cet aspect "cel-shading" demeure très convaincant, d'autant plus que
des séquences chocs interviennent régulièrement (bus qui traverse un couloir,
hélicoptère qui s'écrase...). De temps à autre, des QTE viennent s'inviter à la
fête, pour vous dépêtrer d'un zombie ou éviter un danger imminent. Rien de
foncièrement nouveau, mais l'ambiance est si délirante qu'on accroche
immédiatementet et les boss sont plutôt originaux.
Nick, qui perd
la tête peu de temps après le démarrage du jeu, a des dialogues à mourir de
rire. Mais il n'est pas le seul, puisque les otages et autres zombies se parent
de belles répliques. Il y a notamment un "Jamais je n'aurais cru être
sauvé par une aussi belle paire de nichons" qui restera en mémoire. Toujours
est-il que le Nick en question peut être utilisé de nombreuses façons. En
positionnant sa tête sur le corps d'un zombie, on accède à un mini-jeu
consistant à effectuer une succession de QTE. Lollipop Chainsaw est aussi l'apanage
de l'Attaque de la Roulette, une technique qui permet d'accéder à de multiples
armes (un tromblon avec Nick qui fait office de munitions ou encore la tête de
Nick servant de ballon de foot). Il y a également des moments exquis, comme lorsque
Juliet peut tourner autour d'un poteau, toute tronçonneuse dehors. Bref, c'est
drôle, pas sérieux pour un sou et on en redemande !
Le mieux, c'est
que vous découvrez par vous-mêmes cette pépite. Lollipop Chainsaw est un jeu
fabuleux, complètement allumé (et encore, on n'a pas parlé de son sensei, aussi
barré que la Juliet et aussi pervers que Tortue Géniale) et qui vous éclatera durant
quelques heures. Et ne vous y trompez pas, la plastique sublime de la belle
n'est qu'une infime partie de ce qui vous attend. Le jeu n'est pas 18+ pour
rien. Un titre excellent, bien qu'assez court, mais qui risque de diviser une
nouvelle fois. Sur Terre de Jeux, on a aimé et on ne s'en cache pas !