Test - Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste - PlayStation 3






Éditeur : Namco Bandai
Développeur : Level-5
Date de sortie : 1er février 2013

Test également disponible sur www.total-manga.com

Bien qu'il n'ait jamais vu le jour en Europe, Ninokuni dans sa version Nintendo DS reste une cartouche d'une qualité rarement atteinte sur la portable du géant nippon. Aussi, tous les regards se sont rapidement tournés vers la mouture PlayStation 3 et intense fut notre satisfaction lorsque nous avons appris que la galette allait être éditée par Namco Bandai dans nos contrées. Entièrement traduit en français, le jeu est réalisé par les talentueux développeurs de Level-5 avec le support d'un studio emblématique : Ghibli. On retrouve ainsi l'univers très coloré des productions de Hayao Miyazaki, avec de larges références à la nature, à la vie, à la mort, aux esprits qui nous entourent. Et bien qu'on soit tenus par la main du début à la fin, on en redemande...



Celles et ceux qui ont retourné l'épisode DS dans tous les sens retrouveront une grande majorité de son contenu dans cet opus PlayStation 3. L'histoire, identique au format portable, narre les péripéties du jeune Oliver. Celui-ci, à cause d'un malencontreux évènement, perd sa maman mais découvre qu'il est possible de la ramener à la vie. En compagnie de Lumi, une étrange fée au look improbable, il va arpenter deux mondes (le réel et une dimension parallèle) et faire des rencontres étonnantes, saupoudrées de quêtes annexes et de combats en semi-temps réel. A l'instar de l'opus DS, le rythme du jeu est assez lent et il faut être bien maladroit pour se perdre dans l'univers de Ni No Kuni. En effet, on a accès à une carte dès que l'on désire et il est possible de faire apparaître celle-ci dans le coin haut droit de l'écran. La zone où l'on doit se rendre est indiquée par une étoile. Comme tout RPG qui se respecte, le jeu mélange phase d'exploration dans les villages et combats durant les voyages ou les missions. Les affrontements contre les boss se déroulent dans une arène délimitée. Rien de très innovant certes, mais le principal est ailleurs.

Un dessin animé vivant

Le jeu est d'une beauté à se damner. C'est juste fantastiquement beau !
Ni No Kuni puise sa force dans l'univers des studios Ghibli. Les personnages, les environnements traversés et les couleurs employées sont un véritable tour de force pour la rétine. C'est simple, on a constamment l'impression d'être immergés dans un dessin animé interactif. La réalisation, en cel-shading, atteint des sommets. On ne peut que succomber aux charmes d'une telle production, entre les esprits que l'on rencontre, les gens que l'on aide mais aussi le bestiaire que l'on affronte. L'œuvre de Level-5 rappelle ainsi toutes les plus grandes fresques du studio : Princesse Mononoke, le Château dans le Ciel, le Voyage de Chihiro ou encore mon Voisin Totoro. Au-delà de l'aspect visuel, absolument sublime, on ne peut qu'applaudir la partie musicale, entièrement conçue par LE maître en la matière : Joe Hisaishi. Le maestro a pu s'appuyer sur l'Orchestre Philarmonique de Tokyo pour un résultat grandiose. Chaque thème a été conçu de sorte qu'on soit immédiatement plongés dans la situation qui s'affiche à l'écran. Pas de doute, on tient là l'une des plus belles galettes de la PlayStation 3, en terme de mélodies et de graphismes. Bluffant !

Melting-pot de jeux

C'est ce drôle de protagoniste à la lanterne qui vous accompagne tout au long du jeu. Il a un ton parfois sarcastique non désagréable.
Toutefois, au delà de sa réalisation, il faut reconnaître que le rythme de Ni No Kuni est d'une lenteur parfois agaçante. Les textes, de très grande qualité, sont vraiment nombreux et pourront gêner certains joueurs. De là à faire le parallèle avec un certain Skyward Sword, il n'y a qu'un pas qu'on franchit sans hésiter. Studio japonais oblige, force est d'avouer que certaines séquences sont terriblement "nian-nian" comme lorsqu'on vient porter secours au père de Martha. Par ailleurs, Ni No Kuni puise ses idées de gameplay dans un très grand nombre de jeux, de Pokémon à Atelier Marie en passant par Dragon Quest 8. Mais prenons le temps d'expliquer en détails les différents compartiments de Ni No Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (son véritable titre).

Un menu gratiné


Les voyages d'un lieu à un autre sont nombreux, mais vraiment immersifs.Tout d'abord, le jeu vous fait voyager entre le monde réel et celui des fées. Chaque habitant du monde d'Oliver possède ainsi une âme sœur dans l'univers parallèle. Il est fréquent de devoir accomplir des missions obligeant à retrouver l'âme sœur d'untel dans le monde d'origine du jeune garçon. Par exemple, le Roi qui veille sur son royaume de Carabas n'est autre que le gros matou de l'épicerie de Motorville, tandis que le père de Martha est un puissant mage. Ces associations sont des plus intéressantes, même si les scénaristes auraient pu aller plus loin en renforçant le lien qui unit chacun de ces protagonistes. A cela s'ajoute de multiples quêtes d'échanges de fragments de cœur (amour, enthousiasme, courage...) pour redonner du pep's aux habitants qui en ont besoin. L'aspect sentimental de Ni No Kuni est très fortement marqué. Au niveau des combats, les déplacements se font en temps réel mais les actions se déroulent selon un timing bien précis. Une fois que vous avez enclenché une attaque (ou autre), il faut ainsi un certain temps avant de lancer une seconde action. On retrouve le principe de "recharge" déjà entrevu dans moult productions. De manière globale, la progression se fait de manière fluide, mais il arrive que certaines rixes soient plus difficiles, obligeant à user de la bonne vieille upgrade d'XP. N'oubliez pas de sauvegarder, sans quoi vous risquez de vous en mordre les doigts.

Langage de familiers

Face aux boss, privilégiez vos familiers, ils sont plus efficaces.
Durant les affrontements, même s'il est possible de faire combattre Oliver et ses compagnons, il est préférable d'envoyer vos familiers au charbon. Concrètement, il s'agit de créatures qui, à l'instar de Pokémon, possèdent de multiples facultés permettant de vaincre les ennemis. Outre l'expérience acquise durant les batailles, vous avez le loisir de les équiper selon votre bon vouloir ou de leur enseigner des capacités inédites. Un petit passage par le magasin permet de mettre à profit les deniers durement gagnés. Dans l'ensemble, Ni No Kuni reste très classique et ne réinvente pas la progression du jeu de rôle à la japonaise, mais il faut avouer qu'on est bercés par cette ambiance bon-enfant. Les spécialistes du genre n'en feront qu'une bouchée tant le tout est "téléguidé". Sur la quarantaine d'heures que compte le jeu (mais on peut aller bien au-delà de ce chiffre), les balades s'avèrent très nombreuses et rappellent, par moment, les longues traversés de Link sur les mers de Wind Waker.  A noter que le grimoire, indispensable à la version DS, est ici entièrement retranscrit. Seules les versions collector du jeu disposent du bouquin de 300 pages.  Pas besoin de sortir de math spé pour utiliser les sorts du jeu, un simple appui sur la touche carré permet d'accéder aux différentes magies. Une fois terminé, vous pourrez compléter les quêtes annexes ou vous intéresser à la collection des multiples familiers qui peuplent la galette.

Laissez-vous tenter

Si vous adhérez à l'esprit des studios Ghibli et au rythme lent du jeu, Ni No Kuni vous offre une fresque comme rarement vue dans le domaine du jeu vidéo. Véritable conte pour petits et grands, l’œuvre de Level-5 n'a d'égal que la qualité des séquences d'animation entièrement conçues par le studio nippon. Un grand jeu, digne de l'opus Nintendo DS, à la réalisation tout simplement prodigieuse.



Une tarte tout simplement ! Le mélange du cel-shading avec l'univers du Studio Ghibli donne un look unique à Ni no Kuni. C'est bien simple, on a l'impression de déambuler dans un dessin animé interactif. Les effets spéciaux, les couleurs, les détails, les animations en arrière-plan, tout est un régal pour la rétine. L'un des plus beaux jeux de la PlayStation 3 sans hésiter. 


Dans l'absolu, on sait que les animateurs du Studio Ghibli sont capables de plus grandes prouesses mais les mouvements sont plutôt bien décomposés. On apprécie également toutes les animations en arrière-plan et la sensation de vie dans les villages. Les gens vaquent à leurs occupations, tandis que le vent fait tourner le moulin. De petites choses, mais qui participent grandement à l'immersion.


Rien de révolutionnaire mais le tout fonctionne plutôt bien. On regrette le rythme un peu lent du jeu et certains passages à la difficulté mal dosée. Le principe est familiers est assez intéressant, tout comme les échanges de fragments de coeur. Ni no Kuni ne réinvente pas le genre RPG mais il s'appuie sur des références de taille, telles que Dragon Quest 8 déjà chapeauté par Level-5. 


Avec Joe Hisaishi à la baguette, le résultat ne pouvait être que prometteur. Les musiques, entièrement conçues par l'Orchestre Philarmonique de Tokyo, sont absolument divines et les voix (surtout en japonais) sont fantastiques. Ni no Kuni : la Vengeance de la Sorcière Céleste met une véritable baffe sonore. Sublime !

Plus récente Plus ancienne