Test - Castlevania Lords of Shadow Mirror of Fate - 3DS



Éditeur : Konami
Développeur : Mercurysteam
Date de sortie : 8 mars 2013


En attendant de pouvoir se frotter à Lords of Shadow 2, une galette ultra attendue par tous les fans de la série, le studio MercurySteam a mis les petits plats dans les grands et nous offre ce Mirror of Fate en guise d'apéritifs. Que vous soyez plutôt fromage ou pizza, il faut avouer que la cartouche laisse un petit goût d'inachevé, sans que celui-ci ne soit amer ou frelaté. C'est une certitude, le titre va diviser par son inégalité et son manque flagrant de personnalité. Sans attendre, voyons ça ensemble et pénétrons dans les caves inondées du château de Dracula.


Passage à l'acte


Rien à dire sur l'ensemble de la réalisation graphique du jeu : c'est vraiment magnifique !
En quête de vengeance, Simon Belmont (des cinématiques - en 3D cel-shadée - sont là pour éclairer votre lanterne) décide de partir sur les traces de son père afin de vaincre celui par qui le mal est arrivé.  Barbu et cuirassé comme un chevalier, Simon a ruminé cette riposte toute sa vie et estime que l'heure est venue d'en découdre avec le meurtrier de son géniteur. En chemin, il va croiser les pires ignominies et faire travailler sa matière grise pour résoudre quelques énigmes. On retrouve ainsi le schéma classique d'un bon vieux Metroid, avec un subtil mélange 2D/3D et de couloirs interminables. Pour se repérer, un plan s'affiche sur l'écran du bas et donne de précieux indices. Retrouver cette patte à l'ancienne avec une réalisation ultra moderne  est un vrai plaisir et à moins d'être aveugle, Mirror of Fate propose parmi les graphismes les plus chiadés et somptueux de la ludothèque 3DS. Pour autant, tout n'est pas parfait...


Famille décomposée


Au fil de la progression, on récupère des aptitudes permettant d'accéder à d'autres zones.
Se déroulant sur plusieurs actes, l'aventure permet d'incarner certains protagonistes phares de la saga. De Gabriel en passant par Alucard, Simon ou encore Trevor, c'est à une véritable photo de famille à laquelle on participe. Le gameplay puise sa force dans les années 90, avec un mix entre baston, plateformes (rebords à attraper, ascenseurs, lustres pour se balancer...) et objets à récupérer. Pour donner du corps au scénario, des messages laissés par des défunts sont disséminés aux quatre coins du château. Dans l'ensemble, la progression est tout de même très classique, malgré les différentes armes et les sorts obtenus au cours de l'aventure. On note quelques problèmes de collision et les doublages (anglais) peinent vraiment à convaincre, tout comme les musiques, jolies pour certaines, mais très impersonnelles pour d'autres. L'autre gros souci vient de l'aspect exploration, beaucoup trop limité et à des années-lumière d'un Super Metroid par exemple. Et puis, on est constamment pris par la main... si bien que le challenge s'avère assez restreint.  Heureusement, les combats contre les boss rattrapent le tout, avec parfois des séquences bien foutues. 


Entre deux eaux


Les cinématiques servent le scénario, mais restent assez anecdotiques dans l'ensemble.
Pas de révolution au programme, les développeurs se sont appuyés sur les poncifs du genre, avec de bons vieux QTE des familles et des combats plus ou moins rapprochés selon le héros joué. En dehors des combinaisons (pas si nombreuses que ça, d'ailleurs), il est possible d'utiliser des objets comme des haches ou une sorte de cocktail molotov. Rajoutez à cela des sorts de soutien ou de défense et vous obtenez un mélange qui fonctionne bien.  On aurait juste aimé que les différences de pratiques entre les personnages soient bien plus marquées, car ils se jouent tous de la même manière. Mirror of Fate, même s'il n'est pas mauvais, reste donc qu'une mise en bouche de ce qui nous attend avec Lords of Shadow 2. L'équipe espagnole a fait un joli travail, avec certains plans sublimes (les extérieurs notamment ou certaines salles, comme le théâtre ou le hall du château, mention spéciale également aux effets spéciaux), malheureusement entachés par d'autres décors sans aucun intérêt, que ce soit en terme de gameplay ou de fibre artistique. Un peu comme si la cartouche avait été rushée, avec d'un côté de vrais pros et de l'autre des étudiants apprenant sur le tas. Le puzzle est honorable mais il manque de personnalité. Un jeu un peu lambda sauvé par son nom, mais loin d'être mauvais pour autant. Pas facile à noter, mais nous avons pris du plaisir avec la cartouche, alors la ternir n'aurait aucun sens.


Malgré un manque de personnalité pour certains environnements, il faut avouer que la réalisation visuelle de ce Mirror of Fate atteint des sommets. Les plans en extérieur sont sublimes et la 3D, très maîtrisée, rend l'ensemble encore plus beau. On aurait aimé qu'il y ait moins de séquences dans des caves et autres grottes sans intérêt. Malgré tout, les développeurs espagnols prouvent qu'ils ont un sacré talent à revendre. 


C'est fluide et l'animation des personnages est plus que correcte. En revanche, on souligne de légers problèmes de collision (on pense que notre héros va tomber dans le vide après un saut mal maîtrisé, et pourtant il parvient à s'accrocher à la corniche) et la synchronisation labiale, lors des cinématiques, est vraiment à revoir. Pour le reste, c'est propre et les combats contre les boss le prouve. 



Quoi ? Une note moyenne pour des musiques Castlevania ? Et oui, on est à des années-lumière de Symphony of the Night. L'ensemble tient la route mais les compositions, à part quelques unes plutôt jolies, passent totalement inaperçues. Certains thèmes, comme ceux des affrontements, sont vite lourds à supporter. Cela manque d'inspiration tout simplement, et les doublages sont très moyens également (en anglais, sous-titrés en français). 



Malgré son classicisme, le gameplay de Mirror of Fate est vraiment agréable. On peut se protéger, attaquer, contrer les adversaires, utiliser des sorts ou des objets, choper les ennemis... il y a de quoi faire. On regrette toutefois l'aspect exploration ultra limité, là où celui-ci aurait pu apporter beaucoup de profondeur à la progression. L'ensemble est relativement facile au début avant de se corser par la suite, mais on est tenus par la main tout au long de l'aventure. 



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