[Test] D2 - Dreamcast NTSC


Intervenue le 20 février dernier, la mort du fondateur emblématique du studio W.A.R.P, Kenji Ino (ou Eno), n'a pas laissé insensible le monde du jeu vidéo. Concepteur de titres vraiment différents, le Japonais s'est toujours démarqué par son franc parler et son penchant pour la provocation. Ainsi, et ça je ne l'ai appris que très récemment, il a déclenché un énorme scandale avec Enemy Zero. A l'origine, le jeu est une exclusivité PlayStation et toute l'équipe de W.A.R.P (dont un certain Fumito Ueda) s'affaire sur la 32 bits de Sony. Or, le 27 mars 1995, irrité par l'attitude de Sony vis-à-vis des développeurs tiers (surtout en matière de distribution), il va créer une polémique retentissante. Lors du salon PlayStation Expo, le créateur est invité à monter sur scène et présente alors Enemy Zero puis lance un trailer... mais à la fin de celui-ci, le logo PlayStation s'estompe petit à petit laissant apparaître le logo de la SEGA Saturn : stupéfaction dans la salle et colère des pontes de Sony. Outre la presse spécialisée qui s'empare de l'affaire, Enemy Zero profite d'un buzz monstrueux et s'écoule comme des petits pains lors de sa sortie sur Saturn. L'homme aura vraiment marqué le jeu vidéo de son empreinte, surtout lorsqu'on pense à ce jeu Dreamcast, Real Sound : Kaze no Regret, entièrement destiné aux aveugles (la galette ne distille aucune image, juste du son). Mais Kenji Eno est surtout connu pour sa série phare : D, dont le premier opus a vu le jour sur 3DO, PC, PlayStation et Saturn. L'occasion de revenir sur le tout premier titre présenté sur Dreamcast : D2.

Repose en paix

La suite de D est à l'origine prévue sur M2, une console conçue par 3DO et Panasonic, assez puissante, mais qui ne verra jamais le jour. A l'époque, le titre est bien avancé mais, en changeant de support, Kenji Eno décide de tout reprendre à zéro. W.A.R.P ayant toujours été proche de SEGA, c'est en toute logique que D2 devient une exclusivité Dreamcast, la nouvelle console du constructeur nippon. Si certains aspects du développement M2 ont été conservés, de nombreux éléments sont totalement inédits, comme les combats en vue subjective. Malgré cela, les graphismes restent impressionnants (à l'époque, on joue sur PlayStation, Saturn et N64) avec un visage de Laura, composé de deux milles polygones. Sur ce mots, et pour donner encore plus de corps à cette présentation, voici celle en vidéo concocté par les deux loustics de Terre de Jeux.



Forcément, avec le poids des années, les graphismes peuvent paraître vides. Il faut toutefois reconnaître que l'ambiance visuelle ne manque pas de personnalité, avec certains plans très classes (comme la carlingue défoncée de l'avion). C'est un jeu tout à fait honorable graphiquement, même aujourd'hui.


Si la fluidité n'est pas mise à mal, il faut avouer que les mouvements très lents des protagonistes et les animations en deux étapes ont tendance à agacer. Rien de méchant, mais c'est très moyen comme le prouve l'animation hachée de la cinématique d'intro. 


Les musiques manquent d'harmonie mais ont le mérite d'être différentes de ce qu'on peut entendre habituellement. En revanche, les voix en anglais sont assez ratées, sans parler de la synchronisation labiale, à la rue. 


Particulier, le gameplay l'est indéniablement. Mix entre exploration et combat, D2 tient éveillé par son scénario et son ambiance, mais les phases de jeu reste globalement bancales. Les affrontements contre les boss rehaussent le niveau général. 




Pour les besoins de la vidéo, la capture a été réalisée sur émulateur, permettant l'affichage HD. 


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