Éditeur : Microsoft
Développeur : Crytek
Date de sortie : 22 novembre 2013
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C'est l'histoire d'un mec. Un légionnaire du nom de Marius Titus
(qui n'a rien de minus) qui a vu sa vie basculer le jour où il fut de
retour à Rome. Rome la magnifique, berceau de l'Empire latin, symbole de
la toute puissance et des actes inconsidérés de l'Empereur Néron. Ryse : Son of Rome
puise dans l'Histoire, l'authentique, mais prend d'énormes libertés
avec les personnages. Si l'on en croit les spécialistes de cette époque,
Néron aurait eu un règne despotique, n'hésitant pas à éliminer
toutes celles et ceux se mettant en travers de sa route. Les écrits
racontent ainsi que cet homme sanguinaire a tué sa propre génitrice
(bon, il faut avouer que sa chère môman n'avait rien d'une enfant de
chœur) ou encore qu'il est à l'origine de la persécution des Chrétiens
après le Grand Incendie de Rome. Lorsqu'on se penche sur ses actes, les
avis divergent et bien malin sera celui qui pourra apporter une preuve
formelle des méfaits du jeune homme. Néron fait ainsi son apparition dans Ryse : Son of Rome
mais il est bien plus vieux que l'âge réel de la mort du protagoniste
historique (il s'est suicidé à trente ans). C'est sur la fuite éperdue
de l'Empereur que s'ouvre la séquence d'introduction du jeu de Crytek.
Barbare et sauvage, Ryse : Son of Rome
n'a rien du titre qui retourne le cerveau... en tout cas ludiquement.
La progression se résume à une accumulation de combats bourrins, avec
possibilité d'esquiver, de contrer et d'attaquer, le tout en glanant
quelques points d'expérience qui permettent d'acquérir de nouvelles
compétences. Rien que du très classique donc, si ce n'est que le joueur
accède, via la croix directionnelle, à toute une ribambelles de petits
bonus : vie, rage (grrrrr, héros qui devient super méchant et
invincible), dégâts (plus de muscles, donc plus de contusions) et XP
(hop, le retour des bonnes vieilles upgrades de la muerte qui tue).
Chose très cool, les finish moves sont souvent très directs et
spectaculaires (en plus d'être sanglants à souhait). Pour les accomplir,
il suffit de profiter d'un gameplay tout en QTE (Quick Time Event, Shenmue,
tout ça, tout ça) afin de voir l'ennemi perdre la tête, se prendre un
bon coup de glaive ou s'écraser comme une baleine sur le sol. Manque de
bol, les développeurs ont visiblement manqué de temps pour proposer de
nombreuses variantes. Au final, on enchaîne inexorablement les mêmes
combinaisons (ou on combine les mêmes enchaînements, c'est vous qui
choisissez), en se farcissant un bestiaire lui aussi peu varié. Et les
lions ? Où sont les lions ? On parle tout de même de la Rome Antique,
avec les jeux du cirque ! On aurait bien voulu zigouiller du gros matou !
Tant pis, ça sera peut être pour une prochaine fois !
Toi aussi, perds la vue
S'il n'a rien de hautement charismatique (bien qu'il semble venir de la "haute", si l'on en croit la demeure de ses parents), Marius Titus
est un héros incroyablement réaliste. Les yeux écarquillés, la bouche
béante, on est à deux doigts de se pincer pour y croire. La peau, les visages, la transpiration, la chevelure, le
mouvement labial... c'est comme si l'on se faisait martyriser par un
trente-six tonnes. C'est d'autant plus incroyable que la transition avec
les phases de jeu sont loin d'être déstabilisantes. Les environnements,
en plus d'être variés, sont tout simplement magnifiques. Impossible de
rester de marbre (ha, ha !) devant la finesse des palais de Rome, du
Colisée, de la forêt touffue - et morbide - qui borde la ville, des
flammes venant lécher les bâtiments, des navires s'échouant sur une
plage où combattent des centaines de soldats.... Ryse : Son of Rome
fait plonger le joueur dans la nouvelle génération et arpenter les
allées en tentant de débusquer tous les parchemins (oui, les
sacro-saints items à rechercher qui permettent de rallonger la durée de
vie) n'a rien d'aliénant. Ce titre est somptueux à tous les niveaux et
met une baffe façon Obélus... pardon Obélix, à la plupart des jeux next-gen.
Quand Marius se grime en marsupial
Mais
dans l'histoire, rondement menée et vraiment intéressante avec son
mélange de mystique et de surnaturel, il y a un canard boiteux, voire
même une couil.... euh, nouille dans le potage ! Ryse le magnifico est malheureusement doté d'un level design
digne d'une production 32 bits. Par certains aspects, avec ses murs
invisibles, ses couloirs, ses scripts... il fait penser à un soft
emblématique de l'ère PlayStation : Crash Bandicoot.
Ce jeu de plateforme, véritable merveille du monolithe gris de Sony, a
fait sensation à l'époque grâce à l'exploitation de graphismes de toute
beauté. Mais la progression "sur rails" a permis l'émergence d'une telle
réalisation. Il faudra donc voir si le titre de Crytek
peut atteindre un tel niveau de précision dans un monde ouvert. Rien
n'est moins sûr. Mine de rien, ça fout un sacré coup à l'ambiance quand Marius
se transforme en débile profond du village, et qu'il soit dans
l'incapacité de descendre un petit torrent d'à peine un mètre. Non, Ryse
oblige le joueur à suivre le chemin imaginé par les programmeurs. C'est
ainsi et pas autrement. Et puis, oubliez la destruction des décors,
c'est digne d'un film hollywoodien mais il est impensable de dégommer le
matos : les pilonnes resteront droits comme des i et l'interaction ira
voir ailleurs si vous y êtes. Bon, ne soyons pas mauvaise langue, les
couloirs que l'on traverse sont franchement démentiels !
Sauver le potage
Même si une mouche est tombée dans la soupe, nous avons aimé Ryse
! Nous avons aimé son scénario surprenant (et non manichéen, les deux
camps qui s'affrontent ont des destinées qui sont assez proches), ses
phases de lancer de javelot, euh d'attaques en formation (en tortue, en
carré, Astérix encore), ses moments plus intimistes et
calmes, son multijoueur en coop' (oui, il est possible de faire ami-ami
avec un autre joueur tout en dégommant du barbare dans un mode prévu à
cet effet) et son aventure globale. Le passage à la "Seigneur des Anneaux"
ne manque d'ailleurs pas d'adrénaline. Pour les micro-transactions en
revanche, on restera beaucoup plus mesurés. Nul doute que cette foutue
manie risque de devenir légion (décidément, on n'en sort pas !) dans les
mois à venir. Encore une super idée de cette nouvelle génération ! A
quand un Mario où il faut payer pour monter Yoshi (sivouplé,
pas d'idée déplacée) !? Les huit chapitres se dégustent sans problème
et l'univers romain a quelque chose d'indéniablement attirant. En tout
cas, plus que les deux Assassin's Creed mettant en scène Ezio (là, c'est très subjectif, pas taper !). Ryse
est un jeu visuellement next-gen, avec des accoutumances avec l'ère 32
bits. Si vous savez à quoi vous attendre, sans tenter des choses
idiotes, vous allez adorer et vous pouvez ajouter un point à la note finale ! Dans le cas contraire, matez un bon
péplum et allez piquer une tête dans votre bain (ne sautez pas de trop
haut !) en vous remémorant le plaisir des Thermes.
THE tarte dans la tronche ! Les cinématiques, tout comme les phases de gameplay, sont photo-réalistes. Les décors, splendides, ont également le mérite d'être variés et inspirés. Crytek a vraiment des artistes et des programmeurs de grand talent. C'est juste somptueux !
Côté animation, là encore le boulot est de qualité ! Les mouvements sont bien reproduits et les combats ont fait l'objet d'études assez poussées (dans la manière d'utiliser glaive et bouclier). La fluidité, quant à elle, est constante. C'est beau et fluide : que demande le peuple ?
Peut être un gameplay un peu plus poussé justement. Les combats se ressemblent tous et les finish moves, à défaut de manquer de percussion, peinent à se renouveler. Mention spéciale tout de même pour les séquences où l'armée romaine attaque en formation.
Doublages de grande qualité, musiques symphoniques... Ryse : Son of Rome tente de puiser sa force musicale dans des oeuvres comme Gladiator. Le résultat est plutôt correct et l'immersion est bel et bien là.
Les cinématiques ne sont pas en 3D temps réel, ce sont des vidéos. Sinon bon article, comme d'hab. ;)
RépondreSupprimerT'es sûr ? J'avais l'impression que c'était de la 3D temps réel pourtant.
RépondreSupprimerOui j'en suis sûr.
RépondreSupprimerDigital Foundry :
"Unfortunately, that brings us to another disappointment; Crytek's stated commitment to "real-time, all the time" goes unrealised in Ryse with the move to pre-rendered cut-scenes. This is a common technique employed in many last-generation games that helps move the narrative forward while concealing loading, but we can't help feel disappointment in missing the opportunity to see these scenes play out in real-time."
http://www.eurogamer.net/articles/digitalfoundry-vs-ryse-son-of-rome
PS : On voit d'ailleurs la compression vidéo quand on joue.
RépondreSupprimerAutant pour moi alors :) Et merci pour la rectif' ^^
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