Pour une raison difficile à expliquer, si l’on excepte la bêta multijoueur un peu foirée de ces derniers mois, on ne peut pas dire que Gears of War 4 ait émoustillé les joueurs. Il faut dire que le dernier épisode en date, censée boucler la carrière de la Xbox 360, s’est ramassé comme il se doit. Solo inintéressant, progression sans âme, multi sans génie… dire que les fans ont été déçus est un euphémisme. En reprenant la licence, le studio The Coalition n’a jamais caché la difficulté du challenge et on pouvait s’attendre à ce qu’ils s’appliquent à reprendre la recette de la série, sans chercher véritablement à innover. Autant le dire de suite : on s’est complètement plantés ! Cliff Bleszinski, le créateur de la saga, s’est exprimé ces derniers jours sur Twitter et on ne pouvait que lui faire confiance : Gears of War est une véritable bombe que personne, ou presque, n’attendait à ce niveau. Badaaaaaaaaaaaaaaaaasss !
Le test a été réalisé dans les conditions optimales avec une Xbox One S et une TV 4K compatible HDR.
25 ans. Cela fait 25 ans que la Guerre contre les Locustes s’est terminée. Mais alors que l’heure est à la reconquête et que les maternités tournent à plein régime (oui, oui) pour repeupler la planète Sera, la CGU n’en finit plus d’aseptiser les individus. Sous l’égide de la Première Ministre, Jinn, le gouvernement a décidé de construire une société protégée et organisée, le tout sous la surveillance continuelle de robots. Face à un tel régime, des groupes isolés ont choisi de braver l’autorité et de quitter les villes pour s’installer dans des camps retranchés. On les appelle « Les Étrangers ».
Jinn Tonic
C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance du trio composé de JD (James Dominic Fenix), Kait et Delmont. Dès le début, Gears of War 4 pose les bases d’une aventure qui va être vécue à 100 à l’heure, entre séquences anthologiques et passages plus calmes. Indéniablement, The Coalition a trouvé la recette pour que l’on retrouve toutes les sensations des premiers Gears. L’humour, le côté trash, les protagonistes charismatiques, les Loc…. ah bah tiens, ils sont où, eux ? Eh oui, cette fois, les Locustes et les Lambent ne sont pas de la partie. À la place de ces créatures, vous allez lutter contre des automates très résistants et dangereux. Et dans les faits, ça fonctionne à merveille ! On retrouve tout ce qui fait le sel du gameplay de la série : la course avec le zoom, la caméra à l’épaule inspirée de Resident Evil 4, la fameuse tronçonneuse, le rechargement des armes avec la jauge, la touche Y qui permet de cibler un évènement qui s’annonce… le rythme des combats est intense et on en redemande ! Le level design des environnements a fait l’objet d’un soin tout particulier et il n’est pas rare de rester bouche bée devant certains décors d’une envergure vertigineuse. Non, vraiment, il n’y a pas grand-chose à reprocher lors des premières heures du mode solo, d’autant plus qu’il y a quelques armes inédites. Le scénario, avec une Jinn totalement allumée, n’en finit pas de monter en puissance. C’est finalement au moment où on s’attend le moins que le jeu fait un véritable cadeau aux fans.
« Putain, ils vont bousiller mes tomates ! »
L’histoire prend une tournure particulière lorsque le héros mythique, Marcus Fenix, rejoint la troupe. Avec sa verve emblématique et sa classe légendaire, le gaillard n’a rien perdu de sa superbe. Si les relations avec son fiston semblent assez tendues, il n’en demeure pas moins très humain. Ce caractère, qu’on ne lui connaît pas vraiment, transparaît lors de certains passages plutôt habiles. Chapitre après chapitre, Gears of War 4 s’inscrit comme le digne successeur du troisième épisode, prouvant que The Coalition a parfaitement réussi son pari. Les doublages, français comme anglais, sont très réussis et on est pleinement happé, malgré certaines séquences un peu moins équilibrées. On pense notamment à la phase en moto, où il aurait été plus agréable de pouvoir accélérer et décélérer. Là, le bolide fonce à travers le décor et on peut juste zigzaguer et bien sûr tirer sur les ennemis. Bon, c’est un peu du chipotage car ça pète de partout et c’est quand même super bien foutu ! Gears of War 4 est une force brute, qui parvient à se renouveler et à nous surprendre. Mais par rapport à un Judgment et ses vagues incessantes, le jeu propose de vrais moments de respiration. Cet équilibre, si difficile à trouver, est présent tout au long du mode solo.
J’ai pu lire ici et là que le jeu était très joli mais qu’il n’était pas une démonstration technique. Je ne sais pas dans quelles conditions ces tests ont été réalisés mais j’ai personnellement pris une baffe du début à la fin. Dès l’écran-titre, avec le visage de James Dominic Fenix, on comprend que le jeu caracole en tête des titres les plus beaux de la One. Avec une TV 4K en HDR, le contraste est tel que les couleurs donnent un rendu saisissant aux différents décors et personnages. Du village des Étrangers à la base de la CGU en passant par la bâtisse de Marcus, on s’arrête constamment pour contempler les alentours. Dans ces conditions, il est vrai que certaines textures s’avèrent faiblardes mais l’ensemble est si immersif qu’on oublie bien vite ce détail. Alors oui, certains environnements sont peut être moins inspirés (les souterrains, ce genre de trucs) mais tous ces petits défauts sont atténués par des couleurs absolument magnifiques, des effets de tempête très impressionnants et des lumières parfaitement maîtrisées. Même la pyrotechnie et les éléments liquides sont réussis. Non vraiment, Gears of War 4 est un jeu absolument superbe, servi par une variété visuelle très appréciable. Il faut également souligner la justesse de la bande son. En dehors des excellents doublages, la musique sait faire monter la sauce lorsque les évènements se mettent à s’accélérer. On ressent alors toute la tension de la situation et on se croit en plein long-métrage hollywoodien.
Gears of War 4, à l’image de ses prédécesseurs, peut compter sur un multijoueur solide. Outre la campagne solo que l’on peut parcourir en coopération (en ligne ou local), il est toujours possible de s’affronter en mode Bataille ou résister à des vagues d’ennemis via le mode Horde. Si l’ensemble est un peu plus faible visuellement (mais à l’inverse du mode solo, ça passe de 30 à 60 images/seconde), l’intensité des combats est intacte ! On prend un vrai plaisir à manipuler ses troupes de la CGU ou les escouades ennemies. Et surtout, il y a un paquet de modes de jeu ! Il y a notamment « Dodge Ball » et ses règles de balle au prisonnier mais aussi la Course à l’Armement qui oblige les joueurs à jouer avec la plupart des armes durant une partie. Le mode Horde, quant à lui, est encore plus délirant que dans les anciennes versions. Là, il faut vraiment coopérer pour parvenir à atteindre les objectifs, en plus de choisir parmi six classes donnant accès à différentes compétences. Au fil de la progression, le joueur obtient de nouvelles capacités et ce principe permet de passer d’excellents moments à plusieurs. Par tous ses atouts, Gears of War 4 s’impose sans mal et peut se targuer de postuler pour le top 10 de l’année.
Solide comme un roc ! Oubliez la sortie de route de Judgment, Gears of War 4 est un très bon jeu d’action qui fait honneur à ses prédécesseurs. Cette fois, pas de doute, on retrouve toute l’ambiance et l’humour de la saga, avec en prime de nouveaux personnages attachants et une histoire convaincante. L’univers proposé par The Coalition est réussi, le gameplay est impeccable et on sent vraiment que le studio sait où il veut amener cette licence. Techniquement au point et visuellement superbe (malgré quelques petits défauts mais rien de grave), ce Gears of War est l’un des jeux de l’année sur Xbox One. Et il y a de fortes chances qu’il connaisse un beau succès, surtout avec les fêtes d’année se rapprochant. En clair, on adore et on y retourne !
En 4K HDR, il faut avouer que les graphismes foutent une sacrée baffe. Bien sûr, si on se rapproche de certains éléments, on peut rencontrer des textures un peu floues mais sorti de là... Gears of War 4 est une démonstration technique de la Xbox One, que ce soit au niveau des modélisations, des couleurs, des effets ou encore des environnements. L'arrivée dans le village de Kait est d'ailleurs très représentative des capacités de la console. Magnifique, tout simplement.
À part peut être de micro-ralentissements durant certains passages, le jeu tourne à 30 images par seconde sans sourciller. En revanche, dès que l'on passe en mode multi, les graphismes ont été atténués afin que les joutes se déroulent en 60 images par seconde. Sur l'ensemble du jeu, l'animation est ce qui se fait de mieux actuellement. C'est fluide, les mouvements sont propres, c'est vraiment du beau travail !
On ne change pas une équipe qui gagne. Gears of War 4 reprend les poncifs de la série, avec sa caméra à l'épaule, sa course zoomée, sa jauge qui permet de recharger les armes, etc. On prend un pied monstre à incarner ce bon vieux JD et c'est toujours un vrai plaisir de mettre la main sur des armes inédites. On apprécie également de participer à certaines phases originales, comme lors de la poursuite en moto.
Encore une fois, les doublages français font un sans faute. Gears of Wars 4 propose des dialogues crus et drôles, tout en plongeant le joueur dans un univers marqué par une forte identité musicale. Dès que l'action s'intensifie, les thèmes en font de même et on est vraiment immergé dans un monde cruel qui ne laisse aucun répit.