Forza Motorsport 7 : Mécanique de prestige

À l’image des simulations de football, la cuvée annuelle des Forza est désormais un grand classique. La seule différence réside dans l’alternance entre la saga Horizon, prônant l’arcade en monde ouvert, et la série Motorsport, plus focalisée sur la conduite sur circuits. Fer de lance de la Xbox One X, ce septième épisode est placé sous le signe de la maturité. Contenu dantesque, réalisation d’enfer, mode solo immersif, bande-son entraînante, Forza Motorsport 7 sait appâter les pilotes et devrait terminer, sans trop de soucis, sur le podium des meilleures jeux de caisse de 2017. Cette critique, réalisée sur Xbox One S, sera mise à jour dès le 7 novembre, dès que le « monstre » de Microsoft sera dans nos mimines.

Comme on pouvait s’y attendre, les développeurs n’ont pas bouleversé l’interface du jeu. On retrouve ainsi rapidement ses marques grâce aux tuiles à la Windows 10. Accueil, solo, multijoueur, voitures, progression… Forza 7 est organisé sous la forme d’onglets qui donnent accès à différents modes et options. Première bonne surprise, le solo est beaucoup moins redondant qu’auparavant. Il donne en effet accès à six championnats eux-mêmes dispatchés en multiples épreuves et défis. De cette manière, on peut accéder à des bolides prestigieux sans passer des heures à se taper des courses au volant de yaourts poussifs. C’est aussi une bonne option pour varier les plaisirs grâce à des thématiques diverses : défis GT, courses de camions, bolides d’autrefois… Le tout fonctionne par un système de points (les SP) et on peut véritablement se faire plaisir sans avoir à réaliser l’ensemble des épreuves. En clair, il y en a pour tous les goûts et il vous faudra un bon petit moment pour boucler ce solo. À noter que celui-ci est agrémenté de rassemblements qui vous invitent à participer à différents défis (duel, slalom, course contre modèles d’antan, etc.), dont certains sont inspirés de la fameuse émission Top Gear. Vous aurez également à affronter le pilote professionnel Ken Block sur le circuit de Laguna Seca.

Un garage de milliardaire

Forza n’a jamais été avare en bagnoles et cet épisode est là pour le prouver. Comme on pouvait s’y attendre, le studio Turn 10 n’a pas fait les choses à moitié. Ce sont ainsi plus de 700 bolides qui ont été modélisés avec précision, auxquels il faut désormais ajouter un niveau de collection. En complément du niveau de pilote, celui-ci a pour but de marquer votre soif de collectionnite et s’appuie sur un véritable catalogue de bolides plus ou moins prestigieux. Cette manière de procéder est vraiment géniale dans le sens où l’accumulation de voitures prend tout son sens. Ce n’est pas des carcasses que l’on empile sans trop d’intérêt, puisque la diversité de votre garage vous permettra d’accéder à l’ensemble des catégories de championnats. Et bien évidemment, pour obtenir les cylindrées les plus prestigieuses, il va falloir à la fois démontrer vos talents de pilote… et ensuite casquer de façon généreuse ! Et pour cause, les prix semblent avoir été revus à la hausse par rapport à Forza 6, foutu mondialisme !

Simulation grand public

Sans surprise, Forza 7 reste un titre très accessible. Même s’il est possible de désactiver les aides pour avoir un semblant de simulation, le niveau d’exigence est à des années-lumière d’un Assetto Corsa ou même d’un Project Cars 2. Cela n’empêche pas le jeu de Microsoft d’être fantastique à piloter, que ce soit au volant ou à la manette. Les sensations de vitesse sont excellentes (désormais, la caméra vibre pour une immersion encore plus prononcée), on ressent chaque accélération, changement de rapport et perte d’adhérence. Si tous les bolides ne se conduisent pas de la même manière, il suffit de quelques tours de piste pour s’habituer au comportement de la voiture. Forza 7 n’est jamais frustrant et donne toutes les aides nécessaires pour que tout le monde, quelque soit son niveau, puisse s’amuser. Par rapport à sa grande sœur, cette suite se veut encore plus cohérente et plus précise. Sur piste, ces évolutions sont palpables dès les premières collisions, accélérations ou freinages. Comme le jeu profite de son fameux système Drivatar, on a véritablement l’impression d’y être grâce à des adversaires qui ne font pas n’importe quoi et qui tentent toujours de trouver la solution juste pour vous dépasser.

Une belle claque

Face à un Gran Turismo Sport très beau mais plus sobre, le protégé de Turn 10 fait office de feu d’artifice. Ultra coloré, il affiche des graphismes sublimes et tourne comme un charme sur Xbox One S. Certains regretteront probablement certains décors scintillants mais on oublie rapidement ces défauts visuels en pleine course. Comme on pouvait s’y attendre, les modélisations sont incroyables et la qualité des circuits (remplis d’animations en tout genre : hélico, avions, flash des appareils photo…) forcent le respect. Ce septième volet signe également l’arrivée de la météo dynamique, avec le vent, la pluie et même le gros orage menaçant. Les teintes employées sont véritablement sublimes et on ne saura que trop vous conseiller de profiter du jeu sur un écran HDR en 4K. On en prend vraiment plein les yeux, même si les plus grincheux seront déçus par le faible nombre de circuits ouverts face aux pistes plus classiques. On aimerait vraiment à l’avenir une multitude de course comme Rio de Janeiro, Prague ou encore les Alpes Bernoises. Mais vous vous en doutez, vu la réalisation, c’est du chipotage…


Année après année, la formule Forza s’améliore et profite de concepts excellents (outre le Drivatar, le joueur a accès à tout un système de récompenses avec des mods à activer pour gagner de l’EXP et des crédits). D’une richesse difficilement égalable, il n’est toutefois pas parfait. Si la météo dynamique est superbement réalisée, elle ne concerne malheureusement que la moitié des circuits et certains tracés sont moins soignés que d’autres. La piste Maple Valley souffre par exemple de portions vraiment datées (l’herbe sur le côté, couleurs un peu flashy). On peut aussi tiquer sur la partie online. Bien qu’elle soit toujours efficace, elle mériterait d’être plus originale, surtout avec GT Sport qui s’est invité dans la course. Pour faire simple, Forza 7 est un formidable jeu mais il n’a pas intérêt à trop se reposer sur ses lauriers s’il souhaite garder sa place sur le podium, surtout avec un Forza Horizon qui est de plus en plus extraordinaire et des concurrents qui tapent à la portière.

Conclusion du rédacteur : TRÈS BON


La série Forza Motorsport se pare d’un septième épisode très réussi. À la fois beau, complet et immersif, il s’impose sans mal comme l’un des meilleurs jeux de course de l’année. Mais face à une concurrence de plus en plus rugueuse, son classicisme pourrait à terme lui porter préjudice. Après, il faut bien avouer que son gameplay est excellent et qu’on prend un pied monstre à fouler l’ensemble des 32 tracés. Le garage est énorme et la durée de vie n’en est que plus conséquente. Mais à l’avenir, il n’y a pas de doute, les développeurs de Turn 10 vont devoir booster la formule et sans doute se pencher sur un multijoueur qui commence à se faire vieux.

Points positifs :

• C’est super beau
• L’ambiance sonore
• Le gameplay, accessible et passionnant
• Garage énorme
• Un mode solo réussi
• 2 joueurs en écran splitté
• Contenu renversant

Points négatifs :

• Quelques circuits moins travaillés
• Pas assez de pistes ouvertes
• Multijoueur trop classique
• Météo dynamique absent de certains tracés

Éditeur : Microsoft – Développeur : Turn 10 – Genre : Course – Sortie : 03 octobre 2017 – Plateformes : XBOX ONE, PC
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