Dans le giron de Microsoft, on ne peut pas dire que les jeux familiaux soient légion. Certes, de génération en génération, on a pu découvrir quelques titres égarés de temps à autre mais cette cible est plutôt l’apanage de Nintendo (qui ne fait pas que ça, entendons-nous bien). Aussi, lorsque le géant américain a annoncé Super Lucky’s Tale lors de la dernière conférence E3, votre serviteur – et père de famille – a vu cette arrivée d’un très bon œil. Un petit renard, le feeling des années 90, une réalisation super mignonne et colorée, il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité. Surtout que cette production est accompagnée d’une vraie envie, de la part de Microsoft, d’ouvrir sa ludothèque au plus grand nombre avec les rééditions de Disney Adventures et Rush : Une Aventure Disney Pixar. Et la firme de Redmond ne s’est pas fait prier en annonçant toutes ces sucreries pour le lancement de sa Xbox One X. Cela tombe bien, c’est justement sur cette bécane que nous avons réalisé ce test.
Bien qu’il soit inconnu au bataillon, le renardeau de cette aventure n’est pas un protagoniste inédit. On a déjà pu l’incarner dans Lucky’s Tale, un titre en réalité virtuelle paru sur Oculus Rift et Samsung Gear VR. À l’époque, le jeu de plateforme avait fait son effet sans qu’il parvienne à s’imposer dans les esprits. Les développeurs indépendants de Playful ont alors pris la décision de concevoir une suite plus traditionnelle et entièrement jouable à la manette. Tournant comme un charme sur Xbox One et Xbox One S, il profite, pour son passage sur One X, d’un patch 4K et du fameux HDR. Proposé à un petit tarif, Super Lucky’s Tale n’a pas la prétention de venir se frotter aux blockbusters de la machine mais se grime comme un bon divertissement pour les plus jeunes et leurs parents. Mais voyons de quoi il en retourne…
Super Lucky’s Strike
Clairement destiné aux enfants, le scénario fait dans les bons sentiments. Après une longue expédition, la sœur de Lucky a mis la main sur le Livre des Âges, un bouquin ouvrant des frontières entre différents mondes et capable de réécrire l’histoire. Mais comme tout exploratrice qui se respecte, la demoiselle s’est confrontée à d’autres prétendants et notamment la bande des Mistigris, des criminels aux pattes de velours. Pour sauver sa sœurette, Lucky s’est fait aspiré avec les affreux dans le livre et doit désormais tout faire pour les arrêter, avant qu’ils ne prennent le contrôle de ce pouvoir hors-normes. Il va donc falloir défier cette famille de matous et mettre un terme aux agissements du grand boss Jinx. Avec sa bouille de jeune premier, Lucky semble bien démuni face à de tels adversaires mais c’est sans compter sur sa malice. Après tout, on dit bien « rusé comme un renard ».
Construit sur le modèle des jeux de plateforme à l’ancienne, Super Lucky’s Tale est un jeu très linéaire, basé sur des thèmes graphiques non dénués de charme. Comme c’est bien souvent le cas dans ce type de production, on retrouve le principe des artefacts qui permettent de débloquer des portails menant à des niveaux inédits. En l’occurrence, le canidé va devoir mettre la main sur des trèfles pour ouvrir, un à un, les différents niveaux. Au sein de ces stages, la progression est dynamisée par l’obtention de pièces, la découverte des cinq lettres formant le mot L.U.C.K.Y ou encore la possibilité d’effectuer des petites quêtes annexes. C’est donc extrêmement classique mais au moins c’est facilement compréhensible pour nos chères têtes blondes. Le challenge n’est pas bien élevé mais la recherche de tous les items permettra aux joueurs plus chevronnés de s’amuser à explorer les différents lieux.
Patte de renard
Côté gameplay, c’est là encore les grands poncifs qui sont repris. Outre le saut qui permet d’éliminer les ennemis, le héros peut se déplacer sous terre, effectuer un double saut, faire un piqué vers le sol, etc. Les commandes sont accessibles et on ne tarde pas à enchaîner les niveaux. En revanche, il faut signaler la présence d’une inertie un peu trop prononcée et d’un manque de précision dans les mouvements. Les chutes incontrôlées ne sont malheureusement pas rares, que ce soit dans les niveaux en 3D ou ceux en 2D (car oui, ils y a des passages en 2D avec une vue de profil). C’est donc plutôt honorable même s’il faut vraiment prendre le coup. Au-delà de ces phases d’action, Super Lucky’s Tale propose des séquences de réflexion avec des statues à pousser sur des dalles précises. L’esprit familial est parfaitement respecté et c’est bien le principal.
Et justement, en parlant d’esprit familial, les graphismes sauront à même de charmer toute la smala. Dotés de différentes thématiques, ils sont très colorés et leur feeling cartoon sied à merveille à l’univers du jeu. On aurait vraiment aimé que le titre aille au-delà des 4 décors traversés mais l’aventure se rattrape par son ambiance, ses personnages amusants et ses musiques vraiment réussies. Un dernier mot enfin sur les bruitages qui s’accordent parfaitement à l’atmosphère mimi.
Conclusion du rédacteur : BON
Pour une trentaine d’euros, la Xbox One (quelle que soit la version de la console que vous possédez) propose un jeu de plateforme vraiment craquant et reposant. Même s’il n’est pas parfait (un peu court, maniabilité pas optimale), il n’en demeure pas moins charmant et offre un bon divertissement pour petits et grands. Lucky est un héros trop mignon et l’option « Xbox Play Anywhere » vous permet d’en profiter également sur PC si vous avez acheté la version dématérialisée. Même si ce n’est pas avec ce titre que la Xbox One X montrera ce qu’elle a dans le ventre, il faut souligner la qualité du patch 4K HDR qui donne encore plus de finesse et de contraste à l’ensemble.
Points positifs :
C’est mimi comme tout
C’est beau (encore plus sur One X)
Niveaux variés
Les musiques dans l’esprit cartoon
Certains artefacts bien cachés
Xbox Play Anywhere
Points négatifs :
Assez court
Sauts imprécis
Pas assez d’environnements
Chargements un peu longs
Quelques ralentissements
Éditeur : Microsoft – Développeur : Playful – Genre : Plateforme – Sortie : 7 novembre 2017 – Plateformes : XBOX ONE, PC