Takayuki
Yagami, le détective de Kamurocho, reprend du service. Toujours accompagné de
son acolyte Kaito, « Tak » se retrouve au cœur d’une nouvelle
histoire gravitant dans l’entourage des yakuzas. Cette fois, les
thématiques, très modernes, s’intéressent au harcèlement (sexuel et scolaire)
et on est rapidement plongé dans un univers d’étudiants qui cache une réalité
bien plus sordide. L’ancien avocat va ainsi enquêter sur le terrain et tenter
de résoudre un mystère qui ne cesse de s’épaissir à mesure que l’on progresse.
Lost Judgment immerge dans un Kamurocho plus vrai que nature, porté par un
Dragon Engine qui s’adapte aux consoles du moment. Plus vaste, plus détaillé et
lumineux, le jeu gagne en stabilité grâce à ses deux modes graphiques
(résolution ou fluidité). Et, ce, avec des temps de chargement expéditifs, ce
qui procure un excellent confort. Dans les grandes lignes, cette aventure reste
très proche de la précédente, mais elle s’offre quelques nouveautés
intéressantes, comme des activités inédites (le lycée est propice à divers
défis : moto, boxe, skate…) ou l’ajout de quartier d’Ijincho de Yokohama.
Tak peut également, lors de séquences dédiées, s’essayer au parkour. Mais pour
le reste, il est toujours question de recherche d’indices, d’infiltration, de
baston, de filature, de courses-poursuites, etc. Par moment, le jeu
s’enfonce dans les maladresses, la faute à des phases trop stéréotypées, mais
il est d’une telle générosité qu’on pardonne facilement ces écueils et
l’impression parfois trop prononcée d’un recyclage. Par ailleurs, il a toujours
pour lui son jeu d’acteur de haute volée, sa mise en scène maîtrisée et son
panache à la japonaise. En somme, si vous avez aimé le premier épisode, il
paraît invraisemblable de passer à côté de cette suite. Et puis, difficile
de résister à l’appel des salles d’arcade SEGA, à l’heure où elles ferment
toutes les unes après les autres. Et si vous voulez jouer à la Master System
(la première, avec quelques jeux de sa ludothèque), sachez que le héros en
possède une dans son agence.
TRÈS BON
Cette
année 2021 est une année particulière pour la licence WRC puisqu’on fête le 50ème
anniversaire du championnat du monde des rallyes. Toujours chapeautée par
Kylotonn, qui passera la main à Codemasters en 2023, cette édition s’appuie
en grande partie sur ce qui a fait son succès. C’est ce qui fait qu’on a un peu
la sensation de se retrouver face au précédent volet. Heureusement, il
propose cette fois un nouveau mode qui s’intéresse justement à ce fameux 50ème
anniversaire. Afin de célébrer l’évènement,
l’équipe de développement a ainsi modélisé 15 spéciales mythiques et les
bolides emblématiques de la période allant de 1973 à aujourd’hui (Alpine,
Stratos, Delta, 205…). Pour les amoureux de l’Histoire automobile, ce WRC 10
apparaît donc comme un excellent choix. À travers 12 étapes marquantes, le
joueur revit plusieurs décennies de rallye et peut enrichir sa culture. C’est
assurément LA nouveauté de cet épisode. Pour le reste, on retrouve les modes
habituels, si ce n’est que le mode carrière est un peu plus personnalisable et
qu’un éditeur de livrées fait son apparition. Dommage toutefois qu’il faille
débloquer les éléments pour habiller ses voitures (ce qui n’est pas toujours
facile, le jeu étant assez exigeant). Par ailleurs, il est impossible de
télécharger les bagnoles des autres utilisateurs. C’est là qu’on voit qu’il y a
encore une marge de progression, même si la réalisation est très correcte (à
défaut d’être renversante). Cela reste un bon jeu, mais destiné à un public
de connaisseurs et qui ne recherche pas des évolutions considérables par
rapport à son prédécesseur.
CORRECT
G-Darius,
à ne pas confondre avec Darius Gaiden, se fraye un chemin jusqu’aux consoles du
moment. Sorti en 1997 en arcade et adapté sur PlayStation, c’est sous la forme
d’une mini-compilation qu’il revient. Proposant l’original et la version
moderne, ce shoot conserve un gameplay 2D en profitant d’éléments en 3D et d’impressionnants
scrollings et effets de perspective. Visuellement, c’est donc plutôt pas mal,
même si le rendu est, à mon sens, trop sommaire et surtout aseptisé. Il faut
imaginer un shoot avec de gros vaisseaux lissés et des décors qui sont, soit
vieillots, soit trop cubiques. On a vu des remasters avec une bien meilleure
gueule, comme le Cotton sorti il n’y a pas très longtemps. Heureusement, le
titre garde toute sa fougue et nous rappelle au bon souvenir des années 1990. L’aéronef
que l’on contrôle, outre sa capacité à récupérer moult items, peut s’emparer des
ennemis, y compris les plus imposants, pour qu’ils viennent combattre à ses côtés. Il est aussi possible de s’en emparer pour ensuite les faire exploser et
créer des dommages collatéraux. Cela confère aux différents niveaux une
profondeur intéressante, mais le titre est resté dans son jus d’époque et on doit
un peu se dépatouiller pour comprendre le système. Un tutorial interactif aurait
été utile, d’autant que G-Darius HD regorge de bonnes idées, comme les fins de
niveaux à embranchements multiples. Que les moins adeptes du genre se
rassurent, il y a des options pour intégrer du freeplay (jeu libre) et ajouter
des continus à la volée. L’aventure a également pour elle une ambiance assez
unique, avec des musiques parfois discrètes, parfois carrément étranges. Au
final, c’est un remaster pour un public averti.
CORRECT
Née
en 2003, la série WarioWare s’est toujours démarquée par son univers loufoque
(que l’on doit au très sympathique Ko Takeuchi que j’ai pu rencontrer il y a
une dizaine d’année à la Japan Expo) et son gameplay reposant sur des micro-jeux
ne dépassant pas quelques secondes. Ce gimmick, d’une grande simplicité, a
façonné, année après année, l’intérêt de la saga. Aussi, cet épisode pourra en
décontenancer plus d’un. En effet, dans ce soft, le joueur incarne une quinzaine
de personnages (les habitués de la série), mais chaque protagoniste dispose de
ses propres capacités : Wario plane, 18-Volt balance des skeuds, Cricket saute
plus haut, etc. Sur le papier, c’est une bonne idée, mais ça demande un peu
d’adaptation en jeu. En effet, après avoir débloqué un certain nombre de protagonistes,
le joueur forme l’équipe de son choix et doit donc s’adapter aux mini-jeux
répondant aux différentes compétences de son groupe. C’est plutôt intéressant,
toujours aussi fun, mais ça se termine malheureusement très vite. Et il faut
avouer que l’approche « plate-forme », alliée au comportement parfois
étrange des avatars (certains restent sur place !), a tendance à alourdir
une formule qui, à mon sens, se suffisait à elle-même. Dans sa grande
mansuétude, Nintendo propose aussi du multijoueur, mais c’est malheureusement
peu inspiré. Et ne comptez pas sur le jeu pour profiter des fonctionnalités de
la Switch. Gyroscopie, écran tactile… oubliez ! C’est donc avec un
sentiment mitigé, malgré le fun de l’aventure, que l’on ressort de l’expérience.
CORRECT