Enfant,
j’ai passé un nombre incalculable d’heures avec ma cartouche des Schtroumpfs
sur Game Boy. Réalisé par Bit Managers pour le compte d’Infogrames, ce titre
était un petit bijou d’action/plate-forme. Un peu plus tard, j’ai pu découvrir
les superbes versions 16-bits du studio lyonnais et je me souviens y avoir pris
beaucoup de plaisir (malgré une difficulté bien corsée). Que ce soit avec
Astérix, les Schtroumpfs ou encore Tintin, j’ai été baigné dans les adaptations
vidéoludiques de bandes dessinées franco-belges et j’ai longtemps regretté que
cette association JV/BD se soit évaporée au fil des années. Aussi, quand
Microids a annoncé un nouveau jeu des Schtroumpfs, ça a fortement éveillé ma
curiosité. Et ça tombe bien, Mission Malfeuille propose tout ce que j’aimais
sur ma vieille Game Boy ! Présenté
dans une jolie 3D, Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille porte un message
écologique. Une mystérieuse plante, la Malfeuille, s’est mise à polluer
l’environnement des petits être bleus. En plus de faire suffoquer la forêt et
ses environs, le terrible végétal invoque des créatures et fait apparaître des
plantes-carnivores qui emprisonnent les imprudents. Se doutant que Gargamel est
derrière tout ça, le Grand Schtroumpf décide d’envoyer en mission ses plus
fidèles soldats à bonnets. Le Schtroumpf Costaud, le Schtroumpf Cuisinier, le
Schtroumpf à Lunettes et la Schtroumpfette vont avoir fort à faire pour sauver
la nature. Heureusement, le Schtroumpf bricoleur a construit un appareil pour les
aider dans leurs tâches : le Vaporisaschtroumpf ! Tout
le gameplay du jeu repose sur ce dispositif ! Installé dans le dos du
joueur, il permet de se frayer un chemin en vaporisant la végétation polluée.
On progresse ainsi en ramenant à la vie une flore mal en point et extrêmement
toxique pour les Schtroumpfs. Petit à petit, le Vaporisaschtroumpf se voit muni
de nouvelles fonctions et on peut alors accélérer, rebondir sur le sol, planer
ou même attraper un projectile pour ensuite l’expédier sur une cible. Adapté à
un jeune public, malgré quelques passages qui réclament l’aide d’un adulte,
Mission Malfeuille est une aventure rythmée qui débute dans la forêt pour se
poursuivre au château Marmite, dans les marais puis au repaire du sordide
Gargamel. Parsemé de petites idées sympathiques, les Schtroumpfs : Mission
Malfeuille est divertissant et les enfants s’amuseront immédiatement grâce à un
univers coloré, des voix en français et pas mal d’humour. Vendu à petit prix,
il est toutefois entaché de quelques défauts. Les phases en forêt sont un peu
trop longues, il n’y a aucun boss à vaincre et le bestiaire (les créatures
qu’on affronte) est très limité. Le mode deux joueurs, permettant à un second
participant d’incarner un petit robot, est aussi anecdotique. Néanmoins, ces
failles n’ont rien de perturbant et l’expérience demeure globalement positive.
Mon gamin de 6 ans a adoré cette version PlayStation 4/5 et il souhaite
désormais faire le jeu entièrement sur Nintendo Switch en mode portable. Un
signe qui ne trompe pas.
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VERDICT :
BON
Exclusivité
Xbox pendant très longtemps, Alan Wake profite d’une seconde jeunesse avec ce
Remastered qui sort sur la plupart des plate-formes du moment. Écrivain célèbre
en manque d’inspiration, Alan Wake arrive à Bright Falls avec sa femme Alice. À
peine arrivé à destination, d’étranges phénomènes interviennent et sa moitié
disparaît, laissant le pauvre homme complètement perdu entre cauchemar et
réalité. Puisant dans les romans de Stephen King, Les Oiseaux d’Alfred
Hitchcock ou encore la série télévisée Twin Peaks, Alan Wake est un thriller
interactif haletant qui a fait grand bruit à l’époque de sa sortie. Jeu à la
troisième personne, il met en scène un individu amnésique qui tente de retracer
le fil de son histoire en luttant contre des entités à l’aide de sa lampe
torche et d’armes à feu. Le récit est extrêmement prenant et le rythme de
l’aventure fait qu’on a bien du mal à décrocher, même si certaines mécaniques
ont logiquement vieilli. Il s’agit toujours de survivre en aveuglant les forces
obscures afin de les affaiblir et les anéantir avec quelques balles ou divers
gadgets (lance-fusées, grenades incapacitantes…). La tension est palpable car
le nombre de munitions est souvent limité et il n’est jamais simple, même si le
chemin est plus ou moins balisé grâce au radar, de se dépêtrer de ses ennemis
pour trouver une source de lumière. Alan Wake ne laisse pas indemne, même onze
ans après sa sortie sur Xbox 360. Tout n’est pas parfait, à commencer par les
sauts approximatifs et des séquences d’action un peu lourdes – même si les
effets sont toujours aussi stylés. Le constat est le même pour les phases de
voiture, franchement moyennes. La synchronisation labiale est également loin
d’être optimale, mais cela n’empêche pas d’être totalement happé par cette
histoire. Si vous n’avez jamais fait ce titre, c’est l’occasion d’en profiter
dans des conditions fabuleuses : textures améliorées, 4K et 60 images par
seconde, chargements rapides, effets spéciaux supérieurs, etc. Ma première partie,
je ne l’ai pas lâchée avant d’arriver au chapitre 3 alors que je voulais juste
voir, dans un premier temps, les améliorations. C’est dire toute l’efficacité
de l’œuvre de Remedy.
VERDICT
: TRÈS BON
Même
si la discipline est loin d’être populaire dans l’hexagone, c’est avec une
certaine curiosité que débarque cette nouvelle édition de NHL. En effet, pour
la première fois, le moteur Ignite disparaît au profit de l’excellent Frostbite
qui équipe les grandes licences d’Electronic Arts, à commencer par le récent
Battlefield 2042 (qui arrive bientôt en test) ou FIFA. Cette arrivée
s’accompagne d’une refonte totale des menus, ce qui donne à cette itération un
véritable air de jeu next-gen. Aussi, l’intérêt de cette version est clairement
technique. Car dans les faits, la formule reste fidèle à ce qu’on connait
depuis de nombreuses années avec les modes Franchise, Deviens Pro,
Tournois, Ones Now, etc. Les nouveautés sont maigres, avec une mise en scène
plus poussée pour le mode Deviens Pro et quelques petites choses à droite et
gauche, mais ce n’est pas ça que l’on retient. Incontestablement, c’est la
fougue et l’ambiance visuelle et sonore qui donnent le ton de cette édition.
Les visages sont beaucoup plus réalistes, la glace se craquelle et fond par
endroits, les éclairages sont bien plus poussés et les détails sont
omniprésents. Par ailleurs, qui dit moteur plus performant dit changement de
gameplay et sur ce point, EA n’a pas pris les choses à la légère. Rarement
l’aspect simulation n’a atteint un tel niveau sur un NHL. La physique a
entièrement été retravaillée et les contacts n’ont plus ce feeling stéréotypé
des précédentes moutures. NHL 22 jouit d’animations plus percutantes (les
impacts contre les vitres sont fabuleux !) et ça influe sur un jeu au
bâton (la crosse, quoi) plus léger, plus souple. Je me souviens de mes premiers
jeux de hockey, notamment sur SEGA Saturn, et on est vraiment à des
années-lumière en termes d’intensité et de visuel. On a vraiment l’impression
d’assister à des matchs télévisés. En revanche, on ne peut que fustiger la
décision surréaliste d’EA d’avoir conditionné la version crossgen
(multiplaformes, à savoir PS4/PS5 – Xbox One X / Xbox Series X ou S) à un coût
de 100 balles ! Une façon de faire qu’on espère ne jamais voir ailleurs…
VERDICT
: TRÈS BON
Entièrement
en anglais, Blue Reflection est un RPG mettant en scène une étudiante appelé Ao
Hoshizaki. Après avoir reçu un message sur son téléphone, elle est soudainement
téléportée dans un lycée et fait la connaissance de trois jeunes femmes, Rena,
Yuki et Kokoro, toutes amnésiques. Pour tenter de comprendre ce qui lui arrive,
Ao va s’enfoncer dans un monde magique – mais hostile – et découvrir que l’univers
qu’elle arpente n’est autre que la matérialisation du subconscient de Kokoro.
Par certains côtés, cette suite de Blue Reflection rappelle un peu certains pans
de Vice-Versa, le film de Pixar. Toutefois, il est important de savoir où l’on
met les pieds. Tout comme son aîné, il s’agit d’un RPG à l’ambiance très japonaise,
avec tous les codes que les joueurs nippons affectionnent. Malheureusement pour
nous, et même si la plastique du jeu est plutôt sympathique, Blue Reflection
est d’un clacissisme difficilement tenable pour celles et ceux qui aspirent à
de la diversité et du rythme. Un peu mou dans l’exploration et couvert de
quêtes Fedex sans intérêt, il se rattrape surtout avec son système de combat.
En effet, en plus des HP et MP (santé et mana, quoi), les jeunes femmes peuvent
utiliser de l’Ether qui apporte tout un tas de variantes dans la collaboration
entre les différentes jeunes filles de l’escouade. L’ensemble est assez dynamique,
notamment quand vos héroïnes passent en mode Reflector. Mais il ne faut pas
s’attendre à de grands bouleversements dans la progression ou même la mise en
scène. Oui, il y a quelques idées sympas, comme les fragments à utiliser (qui
viennent booster une compétence), les relations entre les personnages, les
phases d’infiltration ou les boss gigantesques qui s’avancent, inexorablement,
vers l’école et qu’il faut stopper. Il y a également pas mal de crafting pour
fabriquer son installation et faire de sa tente un endroit intime ou modeler tous
types d’objets. Mais malgré toutes les bonnes intentions, à commencer par la
bande-son vraiment plaisante, il y a des titres bien plus solides dans le
genre. Et dans son cas, le jeu de Gust risque de tomber dans ce lot de J-RPG
qui ne font que passer, la faute à un titre qui tente de lorgner du côté de
Persona 5 (le « heartscape » que les filles arpentent est un peu
comme le Mementos), mais sans jamais parvenir à lui arriver à la cheville. Il
n’est pas mauvais, son scénario réserve quelques surprises, mais il est plus
que nécessaire d’être fan du genre (et de l’éditeur je pense) pour l’apprécier
à sa juste valeur. Supérieur à son aîné, il demeure toutefois une œuvre à petit
budget qui aurait mérité une traduction en français. On ne cessera de le
répéter, mais l’absence de trad’ paraît tout simplement inconcevable de nos
jours.
VERDICT
: CORRECT
Inspiré
par Fortnite, Nerf Legends est un jeu de tir compétitif qui mise surtout sur
son multijoueur en ligne. Lorsqu’on se lance dans le mode solo, la première
constatation que l’on fait, c’est que l’univers reprend le côté coloré et
l’aspect cartoon du titre d’Epic Games. Malheureusement, l’intérêt de
l’aventure reste franchement anecdotique, la faute à une IA des ennemis
complètement à la rue et des objectifs vraiment pas clairs. Pour être sûr de
cibler le jeu comme il se doit, j’ai parcouru cette aventure avec mes enfants et
on se demandait vraiment qu’il fallait faire. Les marqueurs sont beaucoup trop
petits et on passe son temps à dézinguer des carcasses robotiques au
chara-design affreux en suivant différents défis totalement soporifiques. On ne
fait que traverser des niveaux au level design maladroit (pour ne pas dire sans
imagination) en réactivant des interrupteurs planqués. De temps à autre, le jeu
s’ouvre à de la plate-forme pour un résultat vraiment pas terrible, et c’est à
peu près tout ce qu’on retient de l’expérience en solitaire. Nerf Legends n’a
pas la prétention d’être un gros jeu, et on le comprend bien, mais c’est un
soft à totalement oublier si vous aimez les aventures en solo. Le problème, et
il est plutôt conséquent, c’est qu’il n’existe AUCUN mode multijoueur local et
que tout l’intérêt du titre repose sur son online. Malheureusement, les
serveurs sont désespérément vides et on a été absolument incapables de voir ce
que donnaient les joutes en ligne contre les autres joueurs. On peut juste
créer une partie, mais il n’y a personne. Absolument personne ! Cela
rappelle quand les logiciels de connexion déconnaient à la fin des années 1990
et qu’on se retrouvait seul sur une map de Unreal Tournament ou Counter Strike.
Là, en l’état, le jeu ne peut être testé puisqu’il y a tout un pan (et sans
doute le plus intéressant) de son programme qui est inaccessible. Il faut donc
espérer qu’une communauté se créée car son mode solo n’est absolument pas
suffisant aujourd’hui pour en faire un titre à conseiller. Et encore, je suis
plutôt soft car j’ai la triste impression que cette galette va se faire
déchiqueter lorsqu’elle arrivera dans les rédactions de France et de Navarre.
PAS DE NOTE