Il y a plus de 30 ans, un jeu révolutionnaire débarquait sur PC avec une promesse : celle d’exploiter au mieux les capacités du tout nouveau CD-ROM. Catapulté en tête des attentes déraisonnées des joueurs et de la presse spécialisée, The 7th Guest (le septième invité) est arrivé entre le printemps et l’été 1993 sur DOS et l’un des appareils en vogue de l’époque, le CD-i de Phillips. Il y a tant à dire sur ce jeu qu’il faudrait un bouquin pour expliquer, en long, large et travers, l’impact qu’il a eu en son temps. Mais on va essayer de faire ça bien avant de revenir sur le remake en VR qui nous intéresse aujourd’hui. Alors, asseyez-vous et prenez une boisson, on part en direction d’une demeure qui a bien des secrets à nous révéler.
À
l’image de la famille Ashford de Resident Evil Code Veronica, The 7th Guest met
en scène une demeure, hantée de surcroît, qui est aussi importante que les
personnages principaux. Un sinistre individu ayant fait fortune dans l’industrie
du jouet, Henry Strauf, a fait de cette antre lugubre une prison pour des âmes
en peine. Le joueur est l’une de ces âmes en peine et son échappatoire passe par
d’innombrables énigmes dispatchées dans l’une des 23 pièces du manoir. En l’état,
on se trouve en présence d’un jeu de réflexion qui met en lumière la logique,
la dextérité et plus globalement la vivacité d’esprit. Si The 7h Guest a autant
marqué les esprits à l’époque, c’est parce qu’il affiche des graphismes en 3D précalculé
auxquels il faut ajouter des acteurs et voix digitalisés, une direction artistique
sublime, des effets spéciaux spectaculaires et des situations crédibles. En 1993,
il fallait disposer une configuration plus que musclée (lecteur CD, carte vidéo
très rapide et carte son obligatoires) pour en profiter pleinement et beaucoup
n’ont découvert le jeu que sur le tard.
Twin Peaks chez la Famille Addams
Avec son approche à la Twin Peaks, The 7th Guest est une expérience très immersive et en prenant du recul, on se rend compte des innombrables avancées apportées par le jeu. Entre la qualité des textures largement supérieure à la concurrence de l’époque, les effets sonores travaillés (écho, réverbération, voix au vocoder…) et l’ambiance hors-normes, on peut comprendre le choc occasionné par le titre de Trilobyte à une période où le support optique, à des fins ludiques, était encore confidentiel auprès du grand public. Ce mélange de 3D à la Autodesk et cette digitalisation de séquences filmées a été une claque technique, mais ce n’était pas au détriment de l’intérêt du jeu, loin de là. Tous les objets ont une cohérence par rapport à l’intrigue et les énigmes sont suffisamment riches pour être embarqué dans cette fuite en avant.
En
VR, ça donne quoi ?
The 7th Guest VR est une bénédiction pour celles et ceux qui ont aimé l’original. Les développeurs ont tout simplement l’expérience en réalité virtuelle pour une immersion assez dingue. Pour fêter ce trentième anniversaire, on est donc plongé dans ce manoir en présence des convives qui ont accepté de pénétrer dans cette bâtisse pour résoudre une série d’énigmes avec, à la clé, la réalisation d’un vœu. Ce qui est fort, c’est que les concepteurs ont misé sur une approche très futée : on débute à l’extérieur dans une barque et on approche peu à peu de la demeure à la lueur de sa lampe. On se trouve ainsi d’un jeu où on se déplace dans un manoir, en allant de pièce en pièce et d’énigme en énigme. Les allers-retours sont légion et chaque défi réussit permet de faire avancer le schmilblick, enfin l’histoire quoi. The 7th Guest VR mise avant tout sur son ambiance pour nous plonger dans une atmosphère angoissante et on prend un réel plaisir à interagir avec les objets des énigmes. Si on prend en compte la refonte narrative et les nouveaux défis, ce remake VR est une vraie réussite. Il assume sa linéarité et offre une expérience intéressante sur PS VR2, mais aussi Meta Quest (2 & 3) et PC VR.