Hop, une fois n’est pas coutume, je vous propose un article sur un jeu NES et Game Boy. Au début des années 1990, je n’avais qu’une Master System II et j’allais régulièrement jouer chez un voisin à la NES. Un mercredi comme bien souvent, je débarque chez mon ami et je découvre qu’il a un nouveau jeu : Robo Warrior. Avec sa belle jaquette, le jeu donne envie et c’est donc sans attendre qu’on décide d’insérer la cartouche dans la console. Un clignotement intempestif plus tard, avec le bon soufflage de cartouche qui va bien, nous voilà dans l’espace !
Le jeu se lance sur un écran fixe avec une planète qui dépérit à vue d’œil. Seules quelques étoiles scintillent. S’affiche alors un joli paysage qui passe du vert au rouge, montrant là aussi une planète en perdition. Après avoir appuyé sur la touche Start, on profite d’une cinématique avec un vaisseau qui fonce vers la planète et on comprend qu’on va devoir faire le ménage pour y faire déguerpir les ténèbres. À l’époque, je me souviens avoir été marqué par la musique entraînante et par le punch de l’action. En effet, Robo Warrior nous fait incarner un robot qui pose des bombes dans un décor pour se frayer un chemin et éliminer les ennemis. J’ai souvent fait le lien avec Bomberman sans vraiment m’y intéresser de plus près. Eh bien, preuve qu’on peut en apprendre tous les jours…
Robo Warrior est un jeu édité en occident par Jaleco. Il n’y a donc aucune notion de Hudson Soft et je n’ai jamais imaginé qu’il y avait un lien quelconque avec Bomberman. Grossière erreur. Place à l’explication…
ROBO WARRIOR SUR NES ET MSX
Sorti en 1989 dans nos contrées, Robo Warrior se nomme Bomber King au Japon. Paru le 7 août 1987 sur l’archipel, il est co-développé par Hudson Soft et Aicom, une filiale de Jaleco. Et vous vous doutez qu’avec un nom et un développeur pareil, les petits gars de la franchise Bomberman ne sont pas loin. En réalité, Robo Warrior est un spin-off de la série Bomberman ! Sakurada Meijin, discipline du grand Takahashi Meijin, s’est exprimé sur X en donnant quelques informations sur les coulisses du jeu. En vérité, c’est l’un des employés d’Hudson Soft, Toshiyuki Sasakawa, qui est arrivé avec cette proposition inspiré de Bomberman. À l’époque, le prototype portait le nom de Corridor. Il a fait le voyage de Hudson Sapporo jusqu’à Tokyo et son projet était tellement prometteur que Sakurada Meijin a décidé d’acheter le jeu et d'achever le développement.
Bomber King est sorti chez nous sous le nom Robo Warrior. Adapté dans une version moins tape à l’œil sur MSX, le jeu vous invite donc à incarner un robot dans un univers spatial. Chaque niveau (il y en a 27) est rempli de différents ennemis et oblige à suivre de multiples objectifs pour progresser : trouver une clé, récupérer des cristaux, détruire les murs pour s’évader, etc. Certains niveaux sont plongés dans l’obscurité et il y a même des phases aquatiques. C’est vraiment un jeu que j’ai aimé, qui est difficile (pas de bombes illimitées, batterie qui se décharge...), mais dont les items peuvent être d’une grande aide pour venir à bout de l’aventure. Il peut paraître classique au premier abord, mais une fois dedans, on prend beaucoup de plaisir. En revanche, ce que j’ai appris récemment, c’est qu’il existe une suite et celle-ci se trouve sur Game Boy.
LA SUITE SUR GAME BOY
Pour le savoir, il fallait vraiment se pencher sur la chronologie du jeu. Cette suite est en effet vendue en occident comme une suite de Master Blaster, un jeu qui n’a rien strictement rien à voir avec Robo Warrior. Appelé Master Blaster Boy chez nous, ce Bomber King Scenario 2 reprend le concept de l’original sorti sur NES et MSX. Édité par Sunsoft, je l’ai découvert il y a très peu de temps et j’ai bien aimé. On retrouve le thème principal de la version NES et l’intro est plutôt sympa, avec une planète qui dépérit et un androïde qui débarque pour la sauver. Techniquement, c’est sobre, mais ça tourne bien et on retrouve tout ce qui fait le charme de la version NES et MSX, mais avec une approche visuelle un peu plus SD (Super Deformed). Son côté stratégique, avec la lumière (il faut éclairer certaines salles) ou la bouée (pour passer dans l’eau), est vraiment cool, tout comme ses boss. Si on met de côté la musique des niveaux qui revient en boucle et une action qui peut se montrer répétitive, Bomber King Scenario 2 est à découvrir. D'autant qu'il est vraiment plus facile que son aîné (il n'y a plus de limitation de bombes et de batterie, ni d'effet de recul, mais attention à certains boss, tout de même).