Jeu vidéo : la plus grosse crise de son histoire ? C'est sous ce titre symbolique que le média Konbini vient de signer un reportage de près d'une heure sur la crise majeure que traverse le monde du jeu vidéo en ce moment. Ce documentaire, faisant appel à de nombreux spécialistes du milieu, dresse ainsi un portrait particulièrement réaliste de la situation actuelle. Ce n'est malheureusement pas une surprise : après avoir embauché en masse durant la pandémie, période qui fut exceptionnelle pour le jeu vidéo, les studios sont aujourd'hui en train de licencier à tour de bras, alors que les chiffres affichent une croissance insolente. En 2024, le jeu vidéo devrait ainsi générer 187,7 milliards de dollars. Un monstre comparé aux 34 milliards du cinéma et 28 milliards de la musique. Et pourtant, malgré cette montée en puissance qui semble inarrêtable, on a la douloureuse sensation de revivre l'orée des années 2000 avec l'explosion des coûts de développement, période synonyme d'hécatombe au sein des studios français.
Que s'est-il passé pour que le jeu vidéo soit en train de sombrer, au point d'être proche du Game Over ? Il y a une multitude de facteurs, mais la pandémie a eu un impact énorme sur la situation actuelle. Je m'en souviens comme si c'était hier, j'étais passé à la radio belge (RTBF) pour parler de l'intérêt du jeu vidéo (et d'un bouquin intitulé Les Plus Grands Héros du Jeu Vidéo paru aux Éditions Omaké Books) et je m'étais amusé d'une situation. L'OMS avait martelé les dangers du jeu vidéo avant de rétropédaler soudainement, en temps de Covid, pour parler du bienfait du média. Bande de faux culs ! Une aberration représentative d'un monde capitaliste qui s'est littéralement engouffré dans la brèche, faisant saliver des patrons qui, pour beaucoup, n'y connaissaient strictement rien en matière de jeu vidéo. La raison ? Pendant la pandémie et même après, tous les secteurs industriels et culturels étaient en baisse, voire chute libre, à l'inverse du jeu vidéo qui ne faisait que gravir les sommets. Résultat, tout le monde s'y est mis, mais à une époque où le Seal of Quality de Nintendo est loin d'être la norme (comprenez par là qu'on nous prend souvent pour des cons au, au mieux, des vaches à lait), il y allait y avoir de la casse et on est en plein dedans. Sans attendre, jetez-vous sur ce reportage de Konbini, il est édifiant.